6 Photos pour comprendre un histogramme (12/52)

Un histogramme est le seul outil de votre boitier qui vous donne un retour précis de l’exposition et du contraste de votre photo.
Dans un précédent article, je vous parlais du posemètre servant à connaître en temps réel l’exposition de la photo avant qu’elle soit prise.

L’histogramme doit être utilisé après avoir pris la photo. Il est possible de l’afficher lorsque vous visualisez la photo sur l’écran de votre boitier. Sur la plupart des appareils photos, il a toujours une touche Infos vous permettant d’afficher tout un tas d’informations sur la photo (ouverture, vitesse, ISO…).
En appuyant plusieurs fois sur ce bouton, vous devriez trouver ce fameux histogramme.

histogramme
Cet histogramme est celui que vous trouverez dans Lightroom. C’est exactement le même que celui de votre appareil.

L’erreur que beaucoup font au début, et je vous parle en connaissance de cause, c’est de penser qu’il est trop compliqué de l’utiliser.

ERREUR !!! 🙁

Pour vous expliquer son importance et comment l’utiliser efficacement, rien de mieux que des exemples pratiques.
Je me laisse 6 photos pour vous convaincre de l’utiliser. 😉

Mais d’abord, une petite présentation de l’histogramme.

Qu’est-ce qu’un histogramme ?

C’est une représentation graphique des différents tons d’une photo:

  • les tons foncés sont sur la partie gauche
  • les tons clairs sur la partie droite
  • les tons moyens au centre.

Plus la courbe est haute, plus il y a de pixels de ce ton dans l’image. Donc pour une photo très sombre, le graphique sera principalement sur la gauche.
Par analogie, pour une photo très claire, le graphique sera principalement sur la droite.

Photo N°1 – Exposition classique

histogramme

Vous obtenez une image équilibrée en termes d’exposition. Il y a une large palette de tons et une concentration plus forte sur les tons moyens.

Photo N°2 – Sous-Expostion

histogramme

Comme vous pouvez le voir, l’histogramme est décalé sur la gauche ce qui signifie que l’image est principalement composé de tons foncés.
Dans le cas de cette photo, en plus d’avoir une sous-exposition, on peut observer que l’histogramme touche le bord gauche. Cette donnée est très importante puisqu’elle indique qu’une partie de l’image est composé uniquement de noirs purs. C’est à dire une zone dans laquelle il est impossible de distinguer le moindre détail.

On parle d’ombres bouchées.

Pour corriger cette sous-exposition dès la prise de vue, il sera nécessaire d’intervenir sur au moins l’un des trois paramètres du triangle d’exposition: ouverture du diaphragme, vitesse d’obturation et sensibilité ISOVous pouvez également rattraper cette sous–exposition en post-traitement avec un logiciel de retouche.

Mais pour ce faire, il sera important d’utiliser le format RAW sinon vous risquez d’être limité dans la récupération des zones sombres.

Recommandation:
Sachez que le format RAW à des limites et qu’il sera parfois très compliqué de récupérer du détail dans les ombres bouchées sans dégrader l’image.
Donc je vous conseille de corriger le plus possible directement à la prise de vue et de ne garder le post-traitement que pour les éventuels ajustements.
Pour deux raisons:

  • la première c’est que vous serez fier d’avoir réussi une belle photo dès la prise de vue. Et soyons franc, c’est très agréable de se sentir fier de soi. 🙂
  • la deuxième c’est que vous gagnerez énormément de temps au moment de produire vos photos.

Photo N°3 – Surexposition

histogramme

A la différence de la photo précédente, l’histogramme est principalement à droite.
La photo est donc composée principalement de tons clairs. Et ici, aussi, une partie de l’histogramme touche le bord droit ce qui nous indique la présence de blancs purs.

On les appelle des hautes lumières cramées ou brûlées.

Ce qui a de bien, c’est que les solutions pour corriger cette surexposition sont exactement les mêmes que pour une sous-exposition. 😉

Recommandation:
Tout ce que j’ai dit pour la photo 2 est valable pour ce cas également mais il y a tout de même une petite différence. Il y a toujours plus de détails dans les hautes lumières que dans les ombres.
Ce qui veut dire que vous aurez plus de possibilités pour retrouver du détail dans les hautes lumières brûlées que dans les ombres bouchées.

Photo N°4 – Contraste faible

histogramme

L’histogramme nous alerte sur la forte présence de tons moyens dans l’image. Ce qu’on peut traduire par une image faiblement contrastée et on le voit sur la photo.
La photo manque cruellement de détails, de relief. Elle est plate.

Encore une fois il est possible de corriger le contraste avec un logiciel de retouche. Mais je vous conseille une nouvelle fois de le faire plutôt à la prise de vue pour un bien meilleur résultat.

Photo N°5 – Contraste équilibré

histogramme

Comme on peut le voir sur l’histogramme, l’image a une plage tonale large. Ce qui veut dire que que tous les tons sont à peu près présents dans l’image. L’exposition est également bonne puisqu’aucun ton ne se trouve dans les zones bouchées ou brûlées.
L’équilibre entre contraste et exposition permet d’obtenir des belles images dans la plupart des cas.

Photo N°6 – Contraste fort

histogramme

Passons maintenant à un cas un peu plus subtile et répondant à un besoin artistique. Normalement, si vous avez bien compris les cas précédents, vous ne devriez pas être étonné de l’histogramme de cette photo.

Au premier coup d’œil, l’histogramme nous indique la présence d’un fort contraste. Il est composé principalement de tons foncés et clairs avec en plus des ombres bouchéesCeci signifie qu’il y a un écart important de luminosité entre les futurs parents et l’arrière-plan.

Mais est-ce que ça en fait une photo ratée pour autant ?

En ne regardant que l’histogramme, on pourrait penser que oui. Seulement, en regardant l’image, on voit bien que ce fort contraste est voulu et même utile pour retranscrire une certaine ambiance. Le rendu est plus intimiste.

Recommandation:
Et avec cette photo, j’en viens à la limite de l’histogramme. Ne prenez pas systématiquement comme argent comptant ce que renvoi l’histogramme.
Ce n’est pas parce qu’il n’est pas parfaitement équilibré que la photo est forcément ratée.

En contre-jour où pour un effet de silhouette (comme la photo ci-dessus) par exemple, vous observerez ce type d’histogramme. Ne vous inquiétez surtout pas !!! C’est normal.
Je dirais même que dans ces cas précis à fort contraste, je me sers beaucoup moins de l’histogramme.

L’histogramme Parfait

Et bien je ne le connais pas. 🙂
Tout simplement parce qu’il n’existe pas.

Il y a énormément de facteurs pouvant influencer l’histogramme et donc l’exposition et le contraste de l’image.
Les conditions de prise de vue.
En contre-jour, elle sera fortement contrastée.
De nuit, l’histogramme sera principalement à gauche pour obtenir une bonne exposition.
Par temps brumeux, l’image sera faiblement contrastée et l’histogramme présentera majoritairement des tons moyens.

Mais il y a également les choix personnels répondant à un rendu esthétique. Certains photographes pratiquent la surexposition ou sous-exposition volontairement pour obtenir un rendu particulier. D’autres adorent les images fortement contrastées.

Il n’y pas d’histogramme universel, passe-partout qui vous permettra de taper dans le mile à chaque fois. Il est là pour vous fournir de précieuses informations pour obtenir le rendu que VOUS voulez. 😉

Les points importants à retenir

  • Utiliser l’histogramme plutôt que directement l’image affichée sur l’écran pour vérifier l’exposition et le contraste. Même si les écrans s’améliorent de jour en jour, dans certaines conditions la visualisation par l’écran est perfectible (en plein soleil par exemple).
  • Dans des cas particuliers (contre-jour, silhouette…), ne prenez pas comme argent comptant ce que vous remonte l’histogramme. Laissez parler votre esprit créatif.
  • Faites un maximum d’ajustement et de correction à la prise de vue pour un meilleur résultat. Vous gagnerez énormément de temps en post-traitement et vous éviterez le risque de dégradation de l’image. Et en plus vous serez fier d’avoir fait de magnifiques photos dès la prise de vue. 🙂
  • Sachez également que vous retrouverez exactement le même histogramme sur n’importe quel logiciel de retouche photo.
  • L’histogramme parfait n’existe pas. Il répond à des conditions de prise de vue, des choix personnels et de votre esprit créatif.

Venez partager avec nous en commentaires votre utilisation de l’histogramme.

Pour ceux n’ayant pas récupérer le “kit de voyage du Photographe Débutant” vous trouverez un formulaire en dessous de l’article et sur le côté pour en faire la demande.

Il contient 14 fiches pour supprimer les 5 frustrations du Photographe Débutant.


Cliquez sur ce lien pour consulter l’astuce N°13


Cet article a 9 commentaires

  1. alain

    Bonjour Jérémy merci pour cet article super cette piqûre de rappel comment bien utiliser histogramme c’est vrai que moi je ne regarde jamais mon histogramme

    1. Jérémy Legris

      Bonjour Alain,
      Lorsqu’on sait interpréter rapidement un histogramme, il permet de se rendre compte du résultat très rapidement dès la prise de vue. Je ne dis pas de l’utiliser systématiquement à chaque photo prise, mais dans certaines conditions de lumière difficile, il permet de valider ou pas les choix qui ont été faits. 😉

  2. alain

    Bonjour Jérémy merci de ton commentaire

  3. Pierre PAGNIEZ

    Pour la photo 4 :  » Contraste faible » tu conseilles « Encore une fois il est possible de corriger le contraste avec un logiciel de retouche. Mais je vous conseille une nouvelle fois de le faire plutôt à la prise de vue pour un bien meilleur résultat. »
    Peux tu nous détailler ce que l’on peut faire à la prise de vue ?

    1. Jérémy Legris

      C’est la lumière qui permet d’apporter du contraste à une photo. Son intensité et son orientation apportent du relief, dessinent des ombres et ce qui apporte le contraste nécessaire sur les photos. 😉

  4. Pierre PAGNIEZ

    Donc tu conseilles d’utiliser le flash… ou d’attendre que le soleil arrive ?

    1. Jérémy Legris

      Alors, oui le flash type « cobra » (pas celui intégré à l’appareil photo) peut permettre de créer une source de lumière venant éclairer le sujet et ainsi contraster la scène.
      Sinon, il faut utiliser la lumière naturelle provenant d’une fenêtre par exemple ou encore la lumière du soleil (pas en lumière directe car trop intense) venant se refléter sur le sol, sur un mur…
      C’est la lumière et la direction dans laquelle elle vient éclairer le sujet qui apporte du contraste à une photo. 😉

  5. PAGNIEZ

    En cas de fort contraste, tu pourrait dire deux mots sur le HDR qui existe sur pratiquement tous les appareils. Il est très utile quand on ne souhaite pas le contraste (intérieur des lieux de culte par exemple).

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